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Évaluation des tiers : quels critères pour classifier les risques tiers ?
Les entreprises, collectivités et administrations opèrent au sein d’un maillage interconnecté de partenaires externes. Chacun représente à la fois une opportunité et une vulnérabilité. Dans ce contexte complexe, l’évaluation des tiers est devenue une pierre angulaire de la gestion des risques.
Mais tous les tiers ne présentent pas le même niveau de menace. Certains sont critiques pour la continuité de l’activité ; d’autres exposent l’organisation à des risques juridiques, réputationnels ou financiers. Dès lors, classifier et hiérarchiser les risques tiers est un choix stratégique et structurant.
Décryptez et combinez les méthodes et critères de classification des risques externes pour une évaluation des tiers adaptée, efficace et proportionnée.
Évaluation des tiers : classer les tiers par type
Les tiers d’une entreprise, collectivité ou administration présentent des profils très hétéroclites. Classer ces partenaires en fonction de leur type permet d’adapter et de personnaliser le dispositif d’évaluation des tiers.
Pourquoi classer les tiers par type ?
Les risques associés aux tiers varient en fonction de leur rôle. Par exemple, un fournisseur de matières premières ne présente pas le même profil de risque qu’un consultant lobbyiste dans une zone géopolitique sensible.
En classifiant les tiers par type, l’entreprise, collectivité ou administration peut ajuster ses méthodes d’évaluation des tiers, notamment :
- Les critères d’évaluation : financiers, opérationnels, réglementaires, sociaux, environnementaux, informatiques ou éthiques.
- La fréquence et la rigueur des contrôles : audit physique pour les fournisseurs critiques ou simple analyse documentaire pour les clients à risque faible.
- L’allocation des ressources, en concentrant les efforts sur les tiers stratégiques à risque élevé.
Les principaux types de tiers
Les tiers qui gravitent autour des entreprises, collectivités et administrations présentent des profils de risque très hétérogènes. Leur évaluation sera plus ou moins approfondie en fonction des priorités de l’organisation :
- ➡️ Les fournisseurs et sous-traitants : ils constituent le maillon le plus critique de la chaîne de valeur. Une défaillance financière, une non-conformité réglementaire ou une rupture de livraison impacte la qualité de la production, la continuité des opérations, l’exécution d’un projet ou la légitimité d’une politique publique.
- ➡️ Les partenaires commerciaux et institutionnels : revendeurs, distributeurs ou cotraitants exposent l’entreprise à des comportements contraires aux réglementations et lois (corruption, concurrence déloyale…) Dans le secteur public, la mauvaise réputation d’un partenaire ou d’un élu peut entacher celle de la collectivité ou de l’administration.
- ➡️ Les clients sensibles : si la plupart des clients ne représentent qu’un risque faible, les grands donneurs d’ordre, les institutions publiques ou les bénéficiaires de subventions sont plus critiques et exigent une vigilance accrue.
- ➡️ Les intermédiaires et représentants : agents commerciaux, consultants indépendants ou lobbyistes comptent parmi les tiers les plus exposés aux risques de corruption, de conflits d’intérêts ou de non-conformité. Dans le secteur public, la prudence est de mise dans les marchés publics où la transparence et l’équité sont des valeurs fondamentales.
Évaluation des tiers : classer les tiers par nature de risque
Une autre approche méthodique consiste à classer les tiers par nature de risque. Elle permet d’adapter la cartographie en fonction des priorités et fragilités de l’entreprise, de la collectivité ou de l’administration.
Pourquoi classer les tiers par nature de risque ?
La robustesse des entreprises, collectivités et administrations dépend de plusieurs éléments : le secteur d’activité, la localisation géographique, les obligations réglementaires, la résilience budgétaire ou encore les exigences environnementales.
Disposer d’une vision fine et segmentée par nature de risque oriente le dispositif d’évaluation des tiers sur les activités les plus critiques pour l’organisation.
Les principales natures de risques
Les risques auxquels sont exposés les entreprises, collectivités et administrations sont de natures diverses. La vigilance des organisations dépendra de leurs priorités et fragilités.
Par exemple, certaines seront plus sensibles au risque économique et d’autres au risque réglementaire :
- ➡️ Les risques financiers : solidité financière et solvabilité du tiers sont des critères clés pour garantir la capacité à honorer des engagements contractuels. Les notations et historiques de paiement fournissent des indicateurs précieux.
- ➡️ Les risques opérationnels : ils renvoient à la capacité d’un tiers à assurer une prestation constante et fiable, même en cas d’aléas. Même financièrement solide, un tiers stratégique dans la chaîne de valeur impose une évaluation renforcée pour éviter toute rupture opérationnelle.
- ➡️ Les risques réglementaires et juridiques : ils exposent l’entreprise, la collectivité ou l’administration à de lourdes sanctions financières et réputationnelles. L’évaluation des tiers porte sur l’absence de sanctions, la conformité aux lois et réglementations ou encore l’historique judiciaire du tiers.
- ➡️ Les risques éthiques, sociaux et environnementaux (ESG) : les critères ESG sont aujourd’hui au centre de la préoccupation des parties prenantes. L’évaluation des tiers vérifie le respect des droits humains tout au long de la chaîne d’approvisionnement, l’engagement environnemental ou encore l’éthique de la gouvernance.
- ➡️ Les risques informatiques : les tiers sont des points d’entrée critiques pour des cyberttaques, intrusions malveillantes, vols de données ou blocages opérationnels. L’évaluation des tiers porte sur la maturité informatique du tiers, la sensibilité des données échangées ou la capacité de reprise d’activité.
- ➡️ Les risques géographiques : la localisation du tiers dans une zone à haut risque, à législation stricte ou sous surveillance internationale exige des mesures d’évaluation et de contrôle renforcées.
- ➡️ Les risques liés au secteur d’activité : le secteur public et le secteur privé ont des logiques et contraintes spécifiques qui influencent le profil de risque. Par exemple, les tiers impliqués dans des marchés publics sont soumis à des exigences fortes de transparence et d’équité. Dans le secteur privé, la finance ou la santé répondent à des lois et réglementations strictes.
Évaluation des tiers : classer les tiers par niveau de risque
Classer les tiers par niveau de risque est une pratique d’évaluation des tiers largement répandue. Elle permet aux entreprises, collectivités et administrations de cibler leurs efforts sur les partenaires et les menaces les plus critiques.
Pourquoi classer les tiers par niveau de risque ?
Tous les tiers n’impliquent pas le même degré de vigilance. La classification par niveau de risque aide à proportionner le dispositif d’évaluation des tiers et à orienter les ressources sur les enjeux les plus critiques, dans la ligne droite des recommandations de l’Agence Française Anticorruption (AFA).
Ainsi, pour un tiers à risque faible, des vérifications périodiques simplifiées suffiront. En revanche, un tiers à risque élevé exigera une vigilance soutenue avec la mise en œuvre d’audits fréquents, de due diligences automatisées, de mesures de mitigation renforcées, et parfois même de restrictions contractuelles.
Les différents niveaux de risque
Les niveaux de risque sont généralement classés en trois catégories principales :
- 🟩 Risque faible : le tiers est solide financièrement, conforme réglementairement, sans antécédents négatifs et l’impact en cas de problème est limité.
- 🟨 Risque modéré : le tiers présente certains signes d’alerte (fragilité financière ponctuelle, situation géographique sensible, problème de conformité…), contrôlables avec des mesures appropriées.
- 🟥 Risque élevé : le tiers a des antécédents majeurs (contentieux, sanctions, corruption…), ou représente une menace critique pour l’entreprise, la collectivité ou l’administration (fournisseur stratégique, zone géographique à haut risque).
Certains modèles avancés ajoutent des niveaux intermédiaires (risques extrêmes ou risques résiduels).
➡️ Les méthodes pour classer les tiers par niveau de risque
Plusieurs approches sont utilisées pour évaluer et classer les tiers selon leur niveau de risque :
- La segmentation simple par niveau de risque est la méthode d’évaluation la plus intuitive et la plus simple. Chaque tiers est classé dans une catégorie (faible, modéré, élevé) selon des seuils prédéfinis. Cette vision simplifiée des risques facilite la communication interne.
- Le scoring agrégé consiste à attribuer des notes à chaque critère puis à les pondérer selon leur importance pour l’organisation. Le score global permet de classer les tiers sur une échelle graduée. Cette vision détaillée et multidimensionnelle facilite les arbitrages.
- Le scoring dynamique intègre la mise à jour régulière des informations pour réévaluer les risques en temps réel. Cette méthode confère à l’entreprise, la collectivité ou l’administration réactivité et agilité en cas d’événements nouveaux (défaillance financière, sanction, changement de gouvernance, etc.).
- Très visuelles, les matrices de risque croisent la probabilité d’occurrence du risque et la gravité de son impact. Les tiers en zone rouge appellent des mesures immédiates, tandis que ceux en zone verte bénéficient d’un suivi allégé.
Filtrer, combiner et analyser les critères grâce aux outils numériques
Une fois les tiers classés, l’enjeu est de réussir à croiser ces données efficacement pour en tirer des décisions concrètes. Les solutions digitales facilitent ce processus complexe.
Selon leurs fonctionnalités, les logiciels d’évaluation des tiers permettent aux entreprises, collectivités et administrations de :
- Automatiser la collecte et l’analyse des informations issues de différentes sources.
Combiner et évaluer simultanément plusieurs critères de risque (financier, réglementaire, opérationnel, ESG, géographique, etc.). - Segmenter les tiers par type, niveau de risque ou secteur.
- Appliquer des filtres personnalisés pour isoler des groupes de tiers spécifiques (par exemple les fournisseurs à risque élevé basés en zone sensible).
- Définir des règles de scoring pour hiérarchiser automatiquement les tiers en fonction de l’importance relative des critères pour l’organisation.
- Mettre à jour automatiquement les scores et les classifications selon l’évolution des informations.
- Mettre en œuvre des alertes automatisées pour signaler des changements significatifs dans le profil d’un tiers.
Type, nature de risque, niveau de risque : choisir les critères de classement des tiers et des risques associés est stratégique. La segmentation permet de hiérarchiser les priorités et de cibler les efforts d’évaluation et de contrôle sur les tiers les plus à risque. Le recours à des solutions digitales spécialisées facilite les filtrages et combinaisons de critères pour une évaluation des tiers dynamique et proactive.
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