
⭐ Ce qu’il faut retenir
- La cartographie des tiers est un levier clé pour fiabiliser et prioriser l’évaluation des tiers.
- Elle apporte des avantages concrets : gain de temps, meilleure allocation des ressources, vision partagée du risque.
- Sa mise en œuvre repose sur des étapes structurantes, de la collecte des données à la mise à jour continue.
- Bien maîtrisée, elle devient un outil de pilotage durable de la gestion des risques.
Comment maîtriser ce que l’on ne connaît pas ?
Si l’incertitude fait partie du quotidien des entreprises, collectivités et administrations, elle peut être réduite grâce à des outils éprouvés de gestion des risques. Née de la loi Sapin 2, l’évaluation des tiers s’impose comme un levier incontournable de pilotage et de maîtrise.
Mais pour évaluer efficacement ses partenaires, encore faut-il les connaître. C’est précisément le rôle de la cartographie des tiers : offrir une vision globale, structurée et actualisée de l’ensemble des relations de l’organisation. L’enjeu est simple : mieux connaître pour mieux évaluer, agir vite et renforcer la résilience de l’entreprise, collectivité ou administration face aux risques.
🗺️ Qu’est-ce que la cartographie des tiers ?
Chaque entreprise, collectivité ou administration évolue au sein d’un vaste écosystème de relations : fournisseurs, sous-traitants, prestataires, titulaires de marchés publics, investisseurs, clients… Cartographier les tiers, c’est dessiner la carte complète de ce territoire et en comprendre les zones de vulnérabilité.
En pratique, cartographier les tiers consiste à recenser, classer et hiérarchiser l’ensemble des partenaires d’une organisation, selon la nature et le niveau de risque qu’ils représentent. L’objectif de cette segmentation ? Identifier les tiers les plus sensibles pour mieux les évaluer, en concentrant les efforts sur eux et en choisissant la méthode la plus adaptée à leur profil.
✅ Les avantages de la cartographie des tiers pour l’évaluation des risques
1️⃣ Avantage n°1 : une évaluation des tiers plus efficace
La cartographie des tiers offre une vision complète et consolidée – et non au cas par cas – de toutes les relations de l’organisation, ainsi que des risques associés. Là où les tableurs peinent à révéler les zones d’ombre, elle met en lumière les zones d’exposition et les interdépendances critiques.
En croisant les informations et en donnant du sens à la donnée, la cartographie transforme la complexité en lisibilité. En quelques clics, les tiers les plus sensibles sont repérés, pour pouvoir agir vite et juste.
Cette approche apporte des bénéfices immédiats à l’entreprise, la collectivité ou l’administration, avec :
- Une capacité renforcée à anticiper plutôt qu’à subir.
- Une plus grande pertinence des évaluations de tiers et des contrôles.
- Une meilleure allocation des ressources financières et humaines.
- Un ciblage des mesures de remédiation.
- Une plus grande réactivité face aux signaux faibles.
2️⃣ Avantage n°2 : une évaluation des tiers plus simple et rapide
En structurant et classant les informations, la cartographie des tiers simplifie la hiérarchisation et la priorisation des évaluations et des contrôles.
Certes, sa mise en place exige du temps et de la rigueur pour collecter les données, structurer le besoin et paramétrer l’outil. Mais cet investissement initial se transforme vite en gain durable.
Une fois la procédure en place, la cartographie des tiers devient un véritable levier de simplification et d’accélération. Chacun dans l’organisation peut ajouter ou mettre à jour un tiers facilement. L’automatisation et la structuration du dispositif permettent d’associer automatiquement la bonne méthode d’évaluation à chaque catégorie et de détecter rapidement les alertes. Avec ce tableau de bord clair et dynamique, l’entreprise, la collectivité ou l’administration ne navigue plus à vue. Elle dispose d’une véritable boussole de l’évaluation des tiers pour guider ses décisions et orienter sa gestion des risques.
3️⃣ Avantage n°3 : une évaluation des tiers mieux comprise et partagée
La cartographie des tiers dépasse la dimension de pilotage et d’analyse. C’est aussi un outil de dialogue, de transparence et de communication.
Grâce à ses tableaux de bord et ses visualisations dynamiques, elle offre à tous les acteurs une lecture partagée du risque et de l’évaluation des tiers. Cette vision commune facilite les échanges et crée un climat de confiance constructif en interne, mais aussi avec les auditeurs, les régulateurs et toutes les autres parties prenantes.Au sein de l’organisation, la cartographie renforce la culture du risque, où chacun comprend et maîtrise le rôle opérationnel qu’il doit jouer.
🧭 Les étapes clés pour cartographier les tiers efficacement
Cartographier les tiers est la clé d’une évaluation performante. Aucune étape ne doit être négligée dans sa mise en place, tant elle joue un rôle structurant dans la gestion des risques de l’entreprise, la collectivité ou l’administration.
1ère étape : collecter et consolider les données
Première étape incontournable et fondamentale : rassembler et centraliser l’information afin d’obtenir une vue d’ensemble cohérente et fiable.
La qualité de cette phase conditionne tout le processus d’évaluation des tiers. Si l’enjeu est élevé, la complexité aussi. Avec rigueur et méthode, il s’agit de collecter des données dispersées entre des sources multiples :
- Bases de données internes : ERP, CRM, bases achats, outils RH, logiciels financiers et juridiques, etc.
- Bases de données externes : sources publiques, presse spécialisée, registre de transparence, liste de sanctions, personnes politiquement exposées (PEP), données de conformité, cas de corruption passées, etc.
- Documents transmis par les tiers : statuts, extraits K ou K bis, attestations fiscales, bilans comptables, rapports RSE et de durabilité, etc.
2ème étape : classer les tiers selon des critères pertinents
Une fois les données collectées, les tiers sont classés selon des critères, propres à chaque entreprise, collectivité ou administration. Ceux-ci varient d’une organisation à l’autre, en fonction de ses priorités, ses obligations réglementaires, son exposition au risque et sa capacité de résilience.
Parmi les critères de segmentation les plus fréquents :
- Nature du tiers : fournisseur, client, sous-traitant, investisseur, titulaire de marché publié, actionnaire, consultant, commercial indépendant…
- Critères économiques : volume d’affaires, dépendance opérationnelle ou commerciale,…
- Zone d’implantation géographique.
- Secteur d’activité : public ou privé, stratégique, sensible…
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- Niveau de criticité du risque estimé avant évaluation : faible, modéré, élevé, critique.
Des critères complémentaires peuvent affiner l’analyse : date de début de la relation, pays de la société mère, position dans la chaîne d’approvisionnement, lois auxquelles le tiers est soumis, etc.
3ème étape : segmenter pour mieux évaluer les risques
La troisième étape consiste à identifier des groupes de tiers homogènes aux profils de risque similaires. Les données sont croisées pour estimer le niveau de criticité des menaces associées à chaque catégorie.
Cette segmentation donne une vision claire des priorités, en distinguant les tiers à niveau de risques critiques – qui nécessitent une évaluation approfondie -, et les tiers à niveau de risques faible – qui relèvent d’un contrôle allégé. Cette démarche permet de cibler les ressources sur les tiers à risque réel et d’adapter la méthode d’évaluation aux besoins : évaluation simplifiée par questionnaire, analyse documentaire, due diligence approfondie, screening, contrôle renforcé ou audit sur site.
4ème étape : fiabiliser la cartographie des risques dans le temps
Une cartographie des tiers figée perd rapidement de sa valeur. Les réglementations changent, les marchés se recomposent, l’environnement économique et géopolitique se transforme : dans ce contexte, un fournisseur jugé sûr aujourd’hui peut devenir sensible demain.
Pour garantir l’efficacité du dispositif d’évaluation des tiers toujours efficace, la cartographie doit être vivante. Son actualisation repose sur la vigilance quotidienne des directions métiers, en relation avec les tiers. Grâce à des vérifications régulières, chaque équipe contribue à maintenir la fiabilité des données et à signaler tout changement significatif.
🔑 Les facteurs clés de succès d’une cartographie des tiers
Cartographier les risques constitue le socle du processus d’évaluation des tiers et, plus largement, de la gestion globale des risques. Son efficacité repose sur quatre principaux leviers.
Des données fiables et exploitables
Une cartographie n’a de valeur que si elle s’appuie sur des données fiables, cohérentes et à jour. La qualité et la traçabilité des informations sont les premiers facteurs de réussite, mais aussi le premier défi auquel sont confrontées les organisations.
D’après l’enquête 2024 de l’Agence Française Anticorruption (AFA), 47,2 % citent la fiabilité des données comme principal frein à l’évaluation des tiers au regard du risque de corruption. De nombreux obstacles viennent fragiliser la procédure de collecte : sources multiples, accès restreint à certaines données, présence d’homonymes, le caractère déclaratif des informations, etc.
Le digital apporte une réponse concrète à cette difficulté :
- Les outils d’analyse et de screening automatisé, soutenus par l’intelligence artificielle (IA) accélèrent la recherche, recoupent les données et extraient les informations les plus pertinentes.
- Les logiciels de cartographie des risques et d’évaluation des tiers fiabilisent, simplifient et automatisent le processus, tout en garantissant la traçabilité des données et des vérifications.
Une cartographie des tiers adaptée à chaque organisation
Il n’existe pas de modèle universel de cartographie des tiers. Chaque entreprise, collectivité ou administration doit construire un dispositif aligné avec son environnement de risque. Une organisation exposée à la corruption n’adoptera pas les mêmes critères qu’une structure centrée sur l’exigence de conformité, la cybersécurité, la supply chain ou le risque environnemental.
De même, la gravité d’un risque est subjective. Une menace perçue comme critique par une entité pourra être secondaire pour une autre, en fonction de sa robustesse et de ses priorités.
Des indicateurs clairs et partagés
Les indicateurs sont le langage commun de la cartographie des tiers. Ils permettent de mesurer, comparer et suivre les risques tiers de manière objective et homogène dans toute l’organisation. Leur efficacité repose sur une condition : être clairs, compréhensibles et partagés, pour une mise en pratique uniforme par toutes les équipes.
Un dispositif complet combine :
- Des indicateurs quantitatifs : volumes d’affaires, seuils financiers, nombre d’incidents, etc.
- Des indicateurs qualitatifs : réputation, conformité, cybersécurité, maturité RSE, etc.
Des indicateurs simples et homogènes facilitent la compréhension du risque à tous les niveaux de l’organisation, du terrain jusqu’à la direction. Ils favorisent un scoring cohérent des tiers et une analyse opérationnelle rapide et fiable des risques.
Une intégration dans la gouvernance et le pilotage global des risques
Cartographier les tiers doit s’inscrire dans une démarche de gestion intégrée des risques. Pour être durable et crédible, cette approche exige une gouvernance claire et un pilotage transversal.
Chaque entreprise, collectivité ou administration doit clairement :
- Désigner un responsable conformité ou gestion des risques transversal, reconnu par les directions métiers.
- Définir les rôles et responsabilités et périmètres d’action de chaque acteur.
- Formaliser les procédures et circuits de validation.
- Assurer la traçabilité des mises à jour, contrôles et décisions.
- Mobiliser les équipes par une communication transparente et des actions ciblées de formation.
🧩 De la cartographie des tiers à une évaluation des risques efficace
Connaître, anticiper, agir : tel est le triptyque d’une gestion des risques maîtrisée et durable. Cartographier ses tiers est la première étape stratégique du processus. Mieux connaître ses relations, c’est mieux les évaluer et, in fine, renforcer la réactivité et la résilience de l’entreprise, collectivité ou administration face aux risques.
Au-delà des exigences de conformité et de la loi Sapin 2, une cartographie et une évaluation des tiers efficaces font de l’organisation un acteur proactif, fiable et responsable. Un partenaire de confiance sur le long terme.
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Voir le logiciel❓ FAQ – Cartographie des tiers et évaluation des risques
Pourquoi la cartographie des tiers est-elle essentielle à l’évaluation des risques ?
Parce qu’elle permet d’avoir une vision globale et structurée des relations de l’organisation. En identifiant et en hiérarchisant les tiers selon leur niveau de risque, la cartographie facilite une évaluation plus pertinente, proportionnée et réactive.
Quels types de tiers doivent être inclus dans une cartographie des tiers ?
La cartographie des tiers concerne l’ensemble des partenaires exposant l’organisation à un risque : fournisseurs, sous-traitants, prestataires, partenaires commerciaux, investisseurs, titulaires de marchés publics ou consultants, selon le contexte et l’activité.
Quels sont les principaux avantages d’une cartographie des tiers ?
Une cartographie des tiers efficace permet de gagner du temps, de mieux allouer les ressources, de prioriser les évaluations, d’anticiper les risques émergents et de renforcer la culture du risque au sein de l’organisation.
Quelles sont les étapes clés pour cartographier les tiers ?
La démarche repose sur quatre étapes structurantes :
- Collecter et consolider les données internes et externes,
- Classer les tiers selon des critères adaptés,
- Segmenter les tiers par niveau de risque,
- Mettre à jour régulièrement la cartographie pour garantir sa fiabilité dans le temps.
La cartographie des tiers est-elle obligatoire au regard de la loi Sapin 2 ?
La loi Sapin 2 impose la mise en place de mesures de prévention et de détection de la corruption, dont l’évaluation des tiers. La cartographie des tiers constitue un outil clé pour structurer et démontrer l’efficacité de ce dispositif.



