La digitalisation a transformé nos vies comme nos habitudes. Mais les changements qu’elle induit ne se limitent pas à des évolutions majeures dans le secteur privé. Le secteur de la santé a considérablement bénéficié de la digitalisation. Cette dernière a en effet permis au plus grand nombre d’accéder aux soins… et aux acteurs de santé d’optimiser leurs ressources.
Une meilleure information pour une meilleure qualité des soins
C’est une anecdote qui en dit long sur un problème global. Dans un article consacré à la digitalisation des systèmes de santé, le New-York Times rapporte qu’un télécopieur a déversé… des centaines de pages de résultats de tests Covid-19 faxés sur le sol d’un bureau du département de la santé publique du Texas en pleine pandémie. Perte de temps, inefficience, mise en péril de données personnelles. Loin d’être anecdotique, cet incident raconte à lui seul la nécessité d’une digitalisation accrue des systèmes de santé.
Selon un récent rapport du cabinet de conseil Deloitte, la technologie remodèle la relation entre les patients, les prestataires de soins et le système de santé. “En connectant les patients et les prestataires de soins de santé, les traitements peuvent être améliorés grâce aux données recueillies en continu et en temps réel. Car en donnant accès à des informations aussi précises, les prestataires de soins de santé sont en mesure de prendre des mesures immédiates si nécessaire”, précise ce rapport. En ligne de mire : l’accès à une meilleure connaissance des informations de santé des patients… Permettant d’éviter que leurs pathologies ne s’aggravent.
La pandémie, accélérateur de digitalisation pour le secteur de la santé
Alors que les hôpitaux et systèmes de santé du monde entier se sont trouvés confrontés à une épreuve de grande ampleur, cette dernière a agi comme un révélateur des carences des systèmes de santé en matière de digitalisation. “Pendant la pandémie, de nombreux systèmes de santé ont découvert des lacunes dans leurs capacités d’analyse. La qualité des données était inégale, les analyses prenaient trop de temps et les modèles prédictifs n’étaient pas suffisamment complets. Les gestionnaires et les cliniciens étaient souvent mal formés à l’utilisation des données. Ainsi, en s’adaptant à la nouvelle normalité, les systèmes de santé chercheront à combler ces lacunes”, explique ainsi un article de la Harvard Business Revue consacré à la digitalisation des systèmes de santé au cours de la pandémie.
Selon cet article, la digitalisation des systèmes de santé doit désormais s’intégrer dans une nouvelle normalité. L’objectif ? Gagner en efficience et en agilité décisionnelle… Tout en réduisant les coûts de fonctionnement sans nuire à la santé des patients. “Cette perturbation inattendue du statu quo offre une formidable opportunité de créer une nouvelle normalité. Cette dernière doit constituer une amélioration significative par rapport à l’ancienne”, conclut la Harvard Business Revue.
La digitalisation pour combler le retard technologique des systèmes de santé
En France comme dans la majorité des pays industrialisés, les soignants sont confrontés à une recrudescence de tâches chronophages. Or, ces dernières les empêchant de se concentrer sur leur coeur de métier. Ce retard en termes de digitalisation a ainsi un impact concret sur la santé des patients. Ainsi, selon un rapport de l’OCDE, les professionnels de la santé indiquent souvent qu’ils n’ont pas la possibilité d’acquérir les compétences nécessaires pour utiliser pleinement la technologie ou que les aspects juridiques, financiers et organisationnels du travail – conçus à l’ère pré-numérique – ne sont pas suffisamment réformés pour permettre à la technologie d’apporter une valeur ajoutée.
“Dans le secteur de la santé, les avantages potentiels des technologies numériques sont nombreux. Garantir l’accès aux bonnes informations par les bonnes personnes au bon moment peut améliorer la sécurité, l’efficacité et l’efficience des soins. Les services de santé digitalisés peuvent ainsi aider à passer d’une approche réactive à une approche proactive de la préservation de la santé”, conclut ce rapport.