
⭐ Ce qu’il faut retenir
- Il existe plusieurs méthodes d’évaluation des tiers, de la simple déclaration à l’audit sur site.
- Aucune méthode n’est universelle : le choix dépend avant tout du niveau de risque du tiers.
- Une approche par les risques, recommandée par l’Agence Française Anticorruption, permet d’allouer les bons moyens au bon niveau.
- Un dispositif efficace repose souvent sur une combinaison progressive des méthodes, proportionnée aux enjeux.
Corruption, non-conformité réglementaire, atteintes à l’éthique, fragilité financière, dépendance opérationnelle… : un seul maillon faible dans la chaîne de valeur peut mettre en péril l’entreprise, la collectivité ou l’administration.
Au cœur de la gestion des risques, l’évaluation des tiers est aujourd’hui un enjeu stratégique, financier et de confiance. Mais comment choisir la bonne approche pour sécuriser vos relations, anticiper les risques tiers et préserver votre réputation. Entre déclarations, audits, screening automatisé ou visites sur site, les options sont nombreuses. Panorama des solutions et clés de choix pour un processus d’évaluation des tiers proportionné, efficace, durable et aligné avec vos enjeux.
🧩 Quelles sont les principales méthodes d’évaluation des tiers ?
Outil central de la gestion des risques, l’évaluation des tiers consiste à identifier et analyser les risques qu’un partenaire peut faire peser sur l’entreprise, la collectivité ou l’administration. Le terme tiers recouvre une large variété d’acteurs en relation avec l’organisation : fournisseurs, sous-traitants, délégataires de service public, investisseurs, sponsors, partenaires institutionnels, clients, etc.
Qu’est-ce que l’évaluation des tiers ?
Le dispositif d’évaluation des tiers repose sur le principe de due diligence. Celle-ci désigne l’ensemble des vérifications menées avant ou pendant une relation contractuelle. L’objectif est clair : décider si la collaboration peut être engagée ou poursuivie en toute confiance, avec des standards de conformité, d’éthique et de responsabilité partagés.
Concrètement, le processus d’évaluation des tiers vérifie :
- La solidité financière, juridique et réputationnelle du tiers.
- Sa conformité réglementaire.
- Son éthique et son intégrité.
Ses engagements ESG du tiers, en matière d’environnement, de droits humains et de gouvernance transparence et responsable.
Les méthodes de l’évaluation des tiers
Pour évaluer les tiers, entreprises, collectivités et administrations disposent de plusieurs méthodes de due diligence. Chacune apporte un angle d’analyse différent, plus ou moins approfondi. Dans la pratique, ces approches sont souvent combinées, selon la nature des risques identifiés.
➡️ L’approche déclarative
L’approche déclarative exploite des formulaires, questionnaires ou auto-évaluations remplis par le tiers ou son interlocuteur au sein de l’organisation.
Simple à mettre en œuvre, la déclaration collecte les informations essentielles : raison sociale, structure juridique, effectif, chiffre d’affaires, données financières, actionnariat, certifications, etc.
➡️ L’audit documentaire
L’audit documentaire, ou contrôle sur pièces, analyse les justificatifs transmis par les tiers, tels les statuts, bilans comptables, attestations fiscales, états financiers, extraits K ou KBIS, listes de sous-traitants, documents d’enregistrement universel (URD), rapports RSE et de durabilité, etc.
L’audit documentaire valide la fiabilité des données déclarées et assure la traçabilité des futurs contrôles. Le refus de transmettre un document clé envoie un signal d’alerte à l’entreprise, collectivité ou administration.
➡️ La due diligence approfondie et le screening automatisé
Comparable au travail d’un enquêteur, la due diligence approfondie vise à recouper les informations fournies par le tiers avec des sources externes, publiques ou spécialisées : listes de sanctions, personnes politiquement exposées (PEP), presse, données financières, procédures judiciaires, etc.
Rapide et efficace, le screening automatisé détecte les signaux faibles (red flags), comme l’implantation dans un paradis fiscal, une structure juridique opaque, des rumeurs de corruption, des retards de paiement, des liens avec des agents publics ou encore des condamnations passées.
Aujourd’hui, les outils d’intelligence artificielle (IA) et d’open data accélèrent et fiabilisent le processus d’évaluation des tiers. Capables d’exploiter des milliers de données en temps réel, elles produisent rapidement des scores de risque (scoring), domaine par domaine (financier, ESG, conformité…)
➡️ L’audit sur site
L’audit sur site est l’approche la plus complète et efficace, mais aussi la plus exigeante. Un auditeur interne ou externe à l’organisation se rend directement chez le tiers pour observer ses pratiques, réaliser des entretiens et évaluer les programmes de conformité et d’anti-corruption.
Ce travail de terrain s’accompagne d’une analyse approfondie des états financiers et des retours d’expériences d’autres partenaires.
Synthèse comparative des méthodes d’évaluation des tiers
🎯 L’approche par les risques : le critère n°1 pour choisir la méthode d’évaluation des tiers
Les méthodes d’évaluation des tiers n’ont ni la même portée, ni le même coût en temps, expertise et ressources. Une chose est sûre : aucune ne convient à l’ensemble des tiers. C’est pourquoi l’Agence Française Anticorruption (AFA) recommande une approche basée sur le niveau de risque.
Segmenter les tiers par intensité de risque
L’approche par les risques consiste à classer les tiers par intensité de menace, en s’appuyant sur la cartographie des risques. Ce classement permet ensuite de choisir la méthode d’évaluation la plus adaptée à chaque groupe.
Cette approche offre un gain de temps et d’efficacité à l’entreprise, la collectivité ou l’administration. Elle évite d’évaluer les partenaires au cas par cas, et cible les ressources sur les tiers les plus sensibles.
Les tiers sont ainsi répartis en plusieurs catégories :
- Tiers à risque faible
- Tiers à risque modéré
- Tiers à risque élevé
- Tiers à risque critique
Selon l’enquête 2024 de l’AFA, près de 90 % des entreprises interrogées estiment que cette approche est la plus efficace pour déterminer la nature et la profondeur des évaluations à conduire.
Définir les critères de segmentation des tiers
Chaque entreprise, collectivité ou administration détermine ses propres critères de segmentation, sur la base de ses objectifs, sa criticité et sa capacité à gérer le risque.
Les critères de segmentation incluent généralement :
- L’importance stratégique du tiers : fournisseur clé, investisseur majoritaire, volume d’affaires, dépendance opérationnelle, client principal…
- La sensibilité du secteur d’activité (énergie, matières premières, défense, BTP, santé…) ou de l’opération (finance, comptabilité, marchés publics…)
- La localisation géographique : pays à risque, niveau de corruption local, instabilité politique…
- Les relations avec le secteur public.
- Des critères financiers : seuil financier, modalités de rémunération…
- Des informations classées comme signaux d’alerte : antécédents de corruption, rumeurs, gouvernance opaque, conflits d’intérêts…
La cartographie des risques n’est jamais figée. Elle doit être mise à jour au minimum une fois par an, ou après tout événement significatif. Au quotidien, la vigilance est de mise. L’AFA cite un exemple qui concerne toutes les organisations : des factures de fournisseur peu détaillées, falsifiées ou fictives peuvent cacher un détournement de fonds ou le versement d’un pot-de-vin.
Adapter la méthode d’évaluation au niveau de risque
Le classement des tiers par niveau de risque aide à ajuster les méthodes d’évaluation à la gravité des menaces. L’AFA le rappelle : « Les groupes de tiers jugés pas ou peu risqués pourront ne pas faire l’objet d’une évaluation ou faire l’objet d’une évaluation simplifiée tandis que les groupes les plus risqués nécessiteront une évaluation approfondie. ».
Voici un exemple de gradation hiérarchisée, adaptable par l’entreprise, la collectivité ou l’administration :
⚙️ Les autres critères pour bien choisir sa méthode d’évaluation des tiers
Choisir la bonne méthode d’évaluation des tiers ne dépend pas uniquement du profil de risque. D’autres paramètres influencent la nature, la profondeur et les outils de la due diligence.
Les objectifs de l’évaluation des tiers
Avant de lancer un processus d’évaluation des tiers, l’entreprise, la collectivité ou l’administration doit clarifier deux questions fondamentales :
- ➡️ Pourquoi ? Quel est l’objectif principal de l’évaluation des tiers ? La conformité réglementaire, la gestion des risques financiers ou l’optimisation des partenariats ?
- ➡️ Quel périmètre ? L’évaluation doit-elle couvrir l’ensemble des tiers ou cibler un segment spécifique (fournisseurs critiques, pays à risque, nouveaux tiers) ?
Les réponses déterminent la volumétrie à traiter, le niveau d’analyse attendu et, in fine, le dispositif d’évaluation des tiers à retenir et les mesures de mitigation et remédiation à mettre en place.
Le nombre de tiers
Le nombre de partenaires à évaluer influence le choix de la méthode d’évaluation des tiers.
Ainsi, une collectivité de petite taille, avec un nombre limité de partenaires, pourra privilégier une approche qualitative et personnalisée, avec des entretiens et audits de terrain. À l’inverse, une grande entreprise gérant des milliers de tiers devra recourir à des méthodes scalables et automatisées (questionnaires standardisés, scoring automatisé, segmentation des tiers…).
Le nombre de tiers influe également sur la fréquence des évaluations et la capacité de suivi. Une plus grande complexité nécessite une coordination, un pilotage et une gouvernance renforcés.
Les ressources humaines et financières disponibles
La méthode d’évaluation des tiers dépend aussi des moyens humains et financiers de l’entreprise, la collectivité ou l’administration. Chaque solution a un coût, à évaluer en fonction du besoin.
Côté méthodes, les approches les plus exigeantes, comme les audits sur site ou les due diligence manuelles, représentent un investissement important, mais offrent une analyse fine et fiable. Solution intermédiaire, les questionnaires en ligne et le screening automatisé couvrent un grand nombre de tiers à moindre coût, en sacrifiant de la précision.
Côté compétences, deux solutions sont possibles :
- Un expert interne garantit une évaluation des tiers continue, suivie et approfondie, adaptée aux grandes structures et aux organisations sensibles.
- Plus coûteux, un cabinet externe apporte une vision neutre et indépendante. Ce choix peut s’avérer plus rentable qu’une embauche permanente pour les organisations aux besoins ponctuels et au nombre de tiers limité.
En complément, les plateformes numériques offrent aujourd’hui une solution efficace et économique, pour automatiser, fiabiliser et accélérer la collecte, l’analyse et la traçabilité des données.
💻 Faciliter l’évaluation des tiers
Fondée sur l’IA, la solution d’évaluation des tiers développée par Values Associates automatise le processus de collecte de données, détecte les premiers signaux faibles et aide à valider la nécessité d’un screening plus approfondi. Accessible, rapide et fiable, elle constitue une première évaluation à coût maîtrisé, avant d’engager des contrôles plus poussés.
Voir le logicielLes exigences réglementaires
Le contexte réglementaire impose aux grandes entreprises, collectivités et administrations un niveau minimal d’évaluation et de gestion des risques tiers. Ces exigences nécessitent des méthodes d’évaluation plus complètes et approfondies.
Plusieurs textes encadrent ces obligations légales :
- La loi anticorruption Sapin 2 impose une évaluation systématique des risques tiers dans le cadre de la mise en place d’un programme de conformité.
- La Corporate Sustainibility Reporting Directive (CSRD) exige la publication d’informations extra-financières ESG (environnement, social, gouvernance), nécessitant un suivi rigoureux des tiers.
- La loi sur le devoir de vigilance contraint à identifier les atteintes aux droits humains et à l’environnement le long de la chaîne d’approvisionnement et à mettre en place des mesures de prévention.
Choisir la bonne méthode d’évaluation des tiers est un croisement entre vos risques et priorités, vos ressources financières et humaines et vos contraintes réglementaires. En pratique, la nature et la profondeur de l’évaluation doit toujours rester proportionnée. Un dispositif progressif — combinant questionnaires, analyse documentaire, screening et audits ciblés — permet d’atteindre le juste équilibre entre rigueur, pragmatisme et efficacité. C’est la clé d’une gestion des risques tiers efficace et optimisée, et de relations sécurisés et durables avec vos tiers.
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