En résumé : les critères de performance d’une cartographie des risques :
- Exhaustivité
- Précision
- Collaboration
- Accessibilité
- Lisibilité
- Flexibilité et évolutivité
La gestion des risques est au cœur du pilotage des organisations. Connaître les risques est devenu crucial dans un contexte économique, financier, géopolitique, social, environnemental et réglementaire incertain. La maîtrise des risques s’affirme aujourd’hui comme une obligation stratégique pour les organisations, quelles que soient leur taille et leurs activités.
La première étape d’un projet de gestion des risques consiste à élaborer la cartographie des risques. Celle-ci a une mission hautement sensible : recenser, évaluer et hiérarchiser les risques en fonction de leurs impacts et de leur probabilité de survenance. Cette analyse vise à prévenir, anticiper et réduire les risques les plus critiques et leurs conséquences. Pour relever ce défi, la cartographie des risques doit être la plus aboutie possible. Voici les six critères d’une cartographie des risques performante.
1️⃣ 1er critère : une cartographie des risques exhaustive
Pourquoi la cartographie des risques doit être exhaustive ?
Les risques auxquels les organisations sont exposées sont nombreux. Ils concernent tous les domaines, qu’il s’agisse d’enjeux financiers, opérationnels stratégiques, d’enjeux relatifs aux relations sociales, à l’environnement, la conformité, la réputation, la sécurité, etc.
Le projet de cartographie des risques doit couvrir tous les risques, sans exception. Incomplète, elle fragiliserait l’organisation en laissant une porte entrouverte sur ses vulnérabilités.
Le défi : recenser un maximum de risques
Les risques sont partout, en interne et en externe. Ils sont liés à la stratégie et au mode de fonctionnement de l’organisation. Ils sont aussi liés à des facteurs exogènes. Même si l’exercice a ses limites, le défi du manager des risques – ou risk manager – est de repérer, à l’initialisation des travaux de cartographie, un maximum de menaces. Si le risque n’est pas maîtrisable en tant que tel, toute l’attention devra être concentrée sur la réduction de son impact et de sa probabilité de survenance.
Les risques systémiques sont particulièrement menaçants et imprévisibles. Issus de réactions en chaîne suite à un événement ponctuel, ils sont difficiles à identifier et anticiper.
2️⃣ 2ème critère: une cartographie des risques précise
Pourquoi la cartographie des risques doit être précise ?
L’évaluation du niveau de criticité des risques ne supporte pas l’approximation et la subjectivité. Elle doit être précise et objective. Une erreur d’appréciation peut entraîner une mauvaise priorisation des actions de gestion des risques et une mauvaise allocation des ressources. Si un risque se réalise avec un impact plus fort que celui évalué, cela peut compromettre la stabilité de l’organisation.
Le défi : objectiver les hypothèses sur les risques
La cartographie des risques ne peut s’affranchir d’hypothèses. Pour que ces hypothèses soient les plus pertinentes possibles et éviter les erreurs humaines d’interprétation, le manager des risques doit s’appuyer sur un maximum de données objectives et solides, des analyses et des méthodologies fiables.
Pour sécuriser la maîtrise des risques, le responsable de la cartographie ne doit pas hésiter à collecter, analyser et croiser de nombreuses informations, issues de sources variées.
3️⃣ 3ème critère : une cartographie des risques collaborative
Pourquoi la cartographie des risques doit être collaborative ?
La cartographie des risques est un exercice collaboratif et transversal. C’est la condition sine qua non pour qu’elle soit la plus exhaustive et précise possible.
Le projet de gestion des risques doit impliquer tous les services et activités de l’organisation afin de croiser les données et les regards. La Direction, le Management,les équipes opérationnelles doivent tous pouvoir apporter leur vision des risques et de leurs impacts, chacun dans leur domaine d’expertise. Les débats, les retours d’expériences et les connaissances sectorielles partagées sont la clé pour une cartographie des risques complète et riche.
Le défi : intégrer les tiers parties prenantes dans l’identification des risques
Une organisation peut également subir les impacts des événements survenus chez ses tiers. Par exemple, la faillite d’un fournisseur peut déstabiliser la chaîne d’approvisionnement. La perte du client principal peut entraîner une défaillance de l’organisation.
Les risques externes ne doivent donc pas être négligés. Pour mieux les identifier, il peut être pertinent d’intégrer les parties prenantes externes au processus d’élaboration de la cartographie des risques.
4️⃣ 4ème critère : une cartographie des risques accessible
Pourquoi la cartographie des risques doit être accessible ?
Malgré le caractère sensible du projet, la cartographie des risques est rarement la priorité opérationnelle des collaborateurs de l’organisation sollicités dans le cadre de cette démarche.
Pour mobiliser les acteurs pertinents autour d’un projet de gestion des risques, il est essentiel qu’ils puissent avoir un accès facilité aux éléments relatifs à la cartographie des risques. Chacun d’eux doit pouvoir accéder simplement aux informations pour les consulter, les modifier ou les enrichir si nécessaire. Chacun doit pouvoir transmettre et valider des données rapidement, sans être freiné par des considérations techniques, par exemple un mode opératoire complexe ou un outil peu intuitif.
Le défi : proposer un outil de cartographie des risques intuitif
Le déploiement d’un logiciel partagé de cartographie des risques facilite l’accessibilité de la cartographie des risques et le pilotage du projet.
Grâce à une navigation intuitive, des tableaux de bords interactifs et des rappels automatisés, une plateforme collaborative optimise l’intégration, le traitement, la validation et la mise à jour des données relatives aux risques. Elle simplifie le suivi du projet pour tous. Chacun sait quelles informations il doit transmettre, valider ou mettre à jour, et comment et quand il doit les envoyer.
5️⃣ 5ème critère : une cartographie des risques communicante
Pourquoi la cartographie des risques doit être communicante ?
Un projet de cartographie des risques nécessite une large mobilisation, en amont pour recueillir les données et, en aval, pour décliner le plan de gestion des risques dans l’organisation. Au quotidien, ce sont les équipes sur le terrain qui sont responsables notamment de la mise en place opérationnelle des mesures et contrôles de prévention et de réduction des risques. Cela peut impliquer des changements dans les processus de travail et s’accompagner de résistances. Anticiper et communiquer est essentiel pour lever les freins et les blocages.
La cartographie des risques est un outil de communication puissant et transparent pour sensibiliser et diffuser une culture du risque. Elle permet aussi de rassurer en rendant compte de l’avancement des différents points du plan d’action. Cela est cependant possible à une condition : la cartographie des risques doit être claire, lisible et compréhensible par tous.
Le défi : réaliser une matrice des risques lisible
La matrice des risques permet de rendre compréhensible la cartographie des risques. Elle représente visuellement les risques, le plus souvent sous la forme d’un schéma bidimensionnel simple à comprendre en un coup d’œil. La gravité de l’impact de chaque risque est représentée sur l’axe horizontal. Sa probabilité de survenance est indiquée sur l’axe vertical. Le croisement de ces deux critères permet d’évaluer la criticité du risque.
Grâce à un jeu de couleurs, allant du vert au rouge en passant par le jaune et l’orange, chacun peut se représenter en quelques secondes les risques, leurs niveaux de criticité et leur hiérarchisation.
6️⃣ 6ème critère : une cartographie des risques flexible et évolutive
Pourquoi la cartographie des risques doit être flexible et évolutive ?
Une cartographie des risques obsolète peut être aussi préjudiciable qu’une cartographie des risques inexistante. Un risque non identifié, ou à l’impact mal évalué, peut mettre en péril l’organisation.
Or, les organisations évoluent, tout comme leur environnement. La cartographie des risques doit être suffisamment flexible pour tenir compte des changements et évolutions, intégrer de nouveaux risques, réévaluer l’impact et la fréquence des risques existants et adapter en conséquence les plans de gestion des risques.
Les mutations peuvent être internes ou externes, positives ou négatives. Ce peut être l’intégration d’un nouveau marché, l’implémentation d’une nouvelle méthode de travail, une crise financière ou géopolitique, etc.
Le défi : choisir un outil agile de cartographie des risques
L’exemple de la pandémie de Covid-19 l’a montré : les organisations doivent pouvoir ajuster rapidement leur cartographie des risques face à des risques difficilement prévisibles.
Le recours à un logiciel de gestion et de cartographie des risques garantit une plus grande réactivité et souplesse d’utilisation. Il facilite l’intégration de nouvelles données et l’actualisation des risques. Il permet notamment de réaliser des mises à jour ciblées grâce à des mini cartographies intégrées par exemple dans des audits.
Une cartographie des risques performante est une composante vitale de la gestion des risques dans les organisations. Son élaboration est exigeante. Pour être efficace, elle doit être exhaustive, précise, collaborative, accessible, communicante, flexible et évolutive. Le choix d’une plateforme de cartographie des risques est un élément clé pour réussir à respecter ces critères exigeants et élaborer une cartographie des risques pertinente, au service du développement de l’organisation.